Quotidien

Il est bien tôt encore, le poêle ronronne paisiblement, et la chaleur douce accorde un peu de répit à ce corps trop souvent sollicité par les inconforts de la maladie. Ces derniers jours ont été un peu étranges, avec comme compagne une fatigue continue. Etait prévu hier le déjeuner mensuel avec les confrères, à 15 mn de la maison, ce fut mon “effort” de la journée. La rencontre fut comme toujours agréable, bienveillante, on a un peu déconné (pardon…), mais je crois qu’on en avait tous un peu besoin. A 19 h je me suis écroulé au lit. Comme souvent le matin lorsque la nuit a été suffisamment réparatrice, j’ai devant moi quelques heures de paix, je peux lire un peu sans que les mots qui passent devant les yeux ne fassent autre chose qu’une danse qui ne parvient pas à construire des phrases intelligibles. Je puis même me projeter un peu pour la journée (ça c’est le luxe). Il me reste un peu de bois à fendre, je pense que je vais pouvoir aller marcher un peu, avec même un peu de dénivelé. Puis prendre temps de cuisiner, puisque je dois reprendre des forces et que aujourd’hui ça a l’air de passer.
Je viens de lire la lettre d’un frère de la première heure. Nous nous sommes connu au régiment. J’étais alors novice, lui pas encore. Je me souviens d’une “perm” où il avait voulu m’accompagner à Bedoin. Le car nous avait laissés très tard le soir à Carpentras, et… nous avions fait le reste à pied. Ça fait des souvenirs… Nous sommes toujours restés proches, et, quarante ans après, ce sont les mêmes choses que nous partageons en profondeur. Je me dis qu’à tant de kilomètres de distance, c’est avec lui que je vais passer ma journée, comme autrefois lors de promenades communautaires où nous avons tant échangé.
La vie passe, chaque jour est une nouvelle vie…